Mélodie Desmarais, profession : inestimable estimatrice

By Kim McCormick Nouvelles Aucun commentaire sur Mélodie Desmarais, profession : inestimable estimatrice

Aujourd’hui, celle dont on fredonne le prénom se révèle en répondant légèrement à quelques questions sérieuses. Ça donne ça…

D’où viens-tu et où vas-tu?

Je me suis cherchée pendant un bout après mes études en architecture. Je crois avoir trouvé ma place. Je n’ai pas d’autre vision pour l’instant, je suis bien ici! (rires)

Où as-tu le plus appris? En salle de classe ou sur le tas?

Ouf!  Mon parcours est long et tortueux. J’ai travaillé dans l’entreprise familiale en ébénisterie pendant mon adolescence, en cuisine pour payer mes études, dans des organismes à but non lucratif en bâtiment écolo, dans des firmes d’architecture (où j’ai obtenu la certification LEED et travaillé en recherche et développement) et sur des chantiers où j’ai rencontré Xavier, notre président. 

J’ai appris différentes choses à différents endroits, autant sur le fonctionnement de l’industrie de la construction que sur le statut (hiérarchique) d’une personne dans une entreprise. J’ai travaillé sur plusieurs projets, à jouer avec les éléments techniques ou conceptuels de différents éléments, écolos ou autres. 

De nature, je suis une personne curieuse. J’ai fait beaucoup de recherches par intérêt personnel, ou dans le cadre de mon travail et de mes études. J’ai même poussé des institutions et des professeurs à approfondir leurs propres recherches pour être capables de me suivre ou encore de me donner des petits cours privés pour pousser la matière au-delà de ce qui était inculqué en salle de classe. En gros, j’ai appris qu’il faut savoir poser la bonne question à la bonne personne pour avoir la bonne réponse.

Pour ce qui est du tas, je ne vais pas assez sur les chantiers pour tout savoir sur la pose de toitures végétalisées et de toits-terrasses. Mes connaissances restent assez théoriques de ce côté-là. Je crois avoir une très bonne compréhension du bâti, mais parfois, il faut le voir pour le croire! 

Comment décrirais-tu en quelques mots élogieux l’entreprise pour laquelle tu travailles? Et en quelques mots encore plus flatteurs tes patrons?

Ils forment une belle grande famille, passionnée, inclusive, amusante et généreuse. Ils sont déterminés et astucieux, mais aussi drôles et détendus dans les moments les plus stressants. C’est super pour diminuer la tension et maintenir le cap sur les objectifs. C’est particulièrement précieux pour moi qui m’enflamme assez rapidement (rires).

Quels sont tes principaux défis au travail?

De un, le temps. Je réponds aux questions des architectes en phase de préconception. Je prépare les soumissions pour les appels d’offres. J’effectue tous les suivis (ajoute ceci, enlève cela, propose autre chose, etc.), trace les plans de chantier, apporte les modifications pendant les travaux, commande les matériaux, gère les livraisons. Ouf! C’est complexe parce que ça change tout le temps.

De deux, la conciliation travail-famille. J’habite loin et je viens au bureau pour en faire le plus possible, mais le téléphone n’arrête pas de sonner! Impossible d’en faire assez. Quand je reviens à la maison, c’est les enfants à 100% jusqu’au coucher. C’est quand ils dorment et que je ne suis pas dérangée que j’attaque la plage horaire (une ou deux heures) la plus productive de la journée.

Toute humilité interdite, pourquoi excelles-tu dans ton domaine et à ton poste?

Faut lire mon rapport psychométrique! Je suis une déterminée, minutieuse, prête à tout pour arriver à mes  fins (ou presque!)

Te considères-tu «écosensibilisée»?

Oui, depuis très longtemps. Quand je travaillais en ébénisterie avec la famille, j’ai essayé de faire entrer des matériaux plus écolos (FSC, sans urée-formaldéhyde, etc.). C’était malheureusement trop rare et dispendieux à l’époque.

Aujourd’hui, dans la formation que je donne à des étudiants au secondaire, je leur parle souvent de «green washing». Je les initie à la pensée critique et les encourage à se poser les bonnes questions.

Au travail ou ailleurs, que fais-tu (ou que devrais-tu faire) pour agir de manière (plus) «écoresponsable»?

Je me suis convertie à l’auto électrique. Le trajet en transport en commun de chez moi est vraiment trop long (4 ou 5 transferts de modes ou de lignes) et le covoiturage impraticable. Je fais la gestion des déchets, et je fais mon possible que tous les membres de ma famille (même mon chum, qui est réticent) respectent la consigne. Mon garçon de 4 ans sait faire la différence entre le composte, le recyclage et la poubelle! C’est déjà pas mal.

Sinon, J’achète rarement du neuf pour éviter la surconsommation. Et de manière générale, j’essaie de proposer des solutions – autant pour le bureau que pour le chantier.

Pour être plus écolo, j’imagine que je devrais revoir certains de mes achats courants, surtout à l’épicerie.

Selon toi, les entreprises doivent-elles en faire plus pour proposer des solutions à la crise du climat?

Clairement. L’entreprise a beaucoup plus de pouvoir sur le plan financier qu’un particulier. C’est sûr qu’être «vert» entraîne des coûts supplémentaires, pour les achats de vêtements fabriqués ici ou d’aliments bios par exemple. Mais si les épiceries prenaient du jour au lendemain la décision de n’offrir que du bio, les citoyens n’auraient pas le choix de rejoindre la mouvance, non? Les entreprises peuvent aussi exercer leur influence en favorisant certains types de produits écorespectueux plutôt qu’autres, ou en les spécifiant dans les appels d’offres pour favoriser une tendance.

Quel comportement ou quelle attitude de consommation t’irrite le plus?

Acheter moins cher n’est pas signe d’économie à long terme. Je répète sans cesse aux gens qu’il faut utiliser le bon produit aux bons endroits pour mieux répondre au besoin.

De manière générale, es-tu optimiste quant à l’avenir de notre espèce?

Il le faut. Sinon, pourquoi j’aurais fait des enfants? (rires)

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